Nouvelles du Monde
(par Tony PICHARD – un autre possible) - 2008
Depuis longtemps, j’avais abandonné l’idée que je pouvais changer le Monde.
Depuis longtemps, je m’étais résigné à défendre telle ou telle cause si ce n’est celle de l’Humanité, celle de la survie de mon espèce, l’animal pensant…
Mais que pouvais-je faire pour tenter de la sauver du haut de ma petite personne, moi Ronan LE BLANC ? Pas grand chose… Très jeune déjà, j’avais donc décidé à partir de 2007 de m’attacher uniquement à influencer et faire évoluer mon entourage vers ce qui me paraissait bénéfique à l’Humanité… Cependant, la vérité est souvent difficile à entendre pour celui qui cherche le bonheur et mes relations s’amoindrirent grandement dans l’évolution de ma quête. De plus, détenais-je vraiment la vérité ? J’en doutais moi-même d’autant plus que les vérités me semblaient déjà multiples…
Beaucoup d’écologistes par exemple, me regardaient étonnés lorsque je leur demandais s’ils étaient satisfaits de l’augmentation du prix du pétrole. Certains me répondaient que c’était un scandale pour le pouvoir d’achat et je leur renvoyais un rire ironique à la figure sans aucune explication pour certains qui n’étaient pas prêts à entendre cette vérité : la raréfaction de ce carburant et de toutes les énergies polluantes était, selon moi, une aubaine pour notre espèce.
Je décidais alors de ne plus rien faire et de laisser l’Homme s’enfoncer dans sa propre déchéance, filer vers le chaos. Je savais aussi que la Nature toute puissante saurait, malgré ses souffrances dans son déséquilibre forcé, reprendre le dessus sur l’Homme. Je ne m’inquiétais aucunement pour la planète…
Hier, à 95 ans, auprès du feu de cheminée à regarder les flammes m'apaiser, m’inspirer et surtout me faire exister par leur danse chaleureuse, folle et répétitive ; je profitais du silence et de la tendre compagnie de mon petit fils Lucas…
_ « Tu es, paraît-il le plus vieux des Humains », me dit-il.
Je le regardais tendrement et vis dans ses yeux pétillants, la joie de la jeunesse à cette idée que son grand-père est le Père des Hommes.
Drôle de sensation d’être le doyen d’une espèce… J’ai pourtant le sentiment d’avoir réussi ma vie et fait les bons choix.
_ « Mais l’avenir ne m’appartient pas ! » lui répondis-je.
Il hocha la tête.
La question suivante de mon petit fils de 20 ans venu me rendre visite me surprit mais j’attendais finalement celle-ci depuis longtemps comme si je savais, qu’un jour, on me ferait les reproches de ma passivité :
_ « Dis Papoune ! Pourquoi, toi et ta génération, n’avez rien fait pour que tout cela n’arrive pas ! surtout, toi papy, qu’on nomme désormais le visionnaire »
Tout cela ? Il parlait évidemment du XXIiéme siècle. Il parlait de ce chaos que, lui, voyait comme une catastrophe mais que je percevais comme un espoir de renaissance.
Je ne pus répondre au nom de ma génération tant elle m’était étrangère.
Je m’étais retiré du Monde en 2012 et n’avait entretenu de relation qu’avec mes quelques voisins, agriculteurs bio qui, comme moi et ma femme, attendaient en silence et en ermite la chute du système qu’ils avaient aussi pressentie comme la fin d’une ère. Quelques autres personnes, amis et familles avec qui nous communiquions par Internet, nous avaient rejoints après avoir constaté notre bonheur caché dans une prairie isolée des alpes suisses.
Je fus surpris également que Lucas me nomme « le visionnaire » et l’interrogea sur ce pseudonyme ridicule.
Il m’expliqua alors qu’un historien népalais avait retrouvé des fichiers informatiques sur l’ordinateur d’un écrivain philosophe du début du siècle, inventeur de l’arbre des possibles. Un scénario du futur au nom de mon pseudonyme avait été retrouvé dans la mémoire d’un vieux PC. Il m’avoua qu’il n’avait pas lu ce texte mais que les habitants de la Terre ne parlaient que de celui qui avait réussi à prédire le futur avec une précision presque divine.
« La mémoire d’un vieux PC est bien meilleure que la mienne », pensais-je en tentant de me souvenir de ce texte. Il est vrai que je n’ai jamais changé de Pseudonyme informatique lors de mes autres communications Internet à travers le Monde. Elles se faisaient désormais très rares. »
J’expliquai alors à mon petit fils, mon point de vue :
_ « Vois-tu, mon enfant, si je n’ai rien fait, c’est parce que l’Humanité n’était pas prête à entendre la vérité… L’Homme, avant que je vienne sur ces hautes montagnes, refusait d’entendre le message des scientifiques et des philosophes qui annonçaient sa décadence.
Si l’Humanité n’écoutait pas les plus grands de son espèce, pouvait-elle m’écouter, moi, petit être humain sans valeur universelle, sans notoriété, sans réelle conviction absolue, continuellement plongé dans le doute. Je n’aurais pu sauver le Monde. »
_ « Mais Papy, tu aurais pu te joindre aux autres pour vous faire entendre… Vous auriez pu créer un grand mouvement révolutionnaire qui aurait sauvé une grande partie de notre espèce, non ? L’auteur que tu appréciais tant ne disait-il pas que 1 + 1 = 3.»
_ « Ce n’est pas faute d’avoir essayé en tant qu’alter mondialiste dans les débuts de mon âge adulte, mon enfant, mais je me suis vite aperçu que c’était cause perdue. Quant à Bernard WERBER, il se contredisait lui-même sur sa théorie du « 1 + 1 = 3 ». Ce que je savais pour ma part, c’est que 1 – 1 = 0.
Au début du XXIième siècle, Les drapeaux, les manifestations de protestations, les violences parfois intentionnelles, les pétitions ou les mouvements pacifistes n’y faisaient rien. Seuls les dirigeants pouvaient faire évoluer nos vies et celles de nos enfants vers plus d’humanité.
Pour ma part, j’ai reproduit à petite échelle ce qu’il aurait fallu pour toute notre espèce. Tu sais, je crois que j’ai bien fait de ne rien faire car cela aurait sans doute tourné autrement pour moi et pour l’humanité… Nous sommes quelques-uns à avoir choisi la fuite plutôt que l’adversité, plutôt que le combat ; un combat face à des moulins sourds, obstinés et individualistes. Sans notre fuite, il n’y aurait plus personne. Cette lâcheté était intentionnelle car nous savions que nous devions nous retirer pour sauvegarder ce qui pouvait encore l’être.»
_ « Je pense que c’est tout de même un peu lâche de fuir devant les difficultés… »
_ « Est-ce que tu crois qu’il est préférable d’être lâche ou d’être mort. Sans ma lâcheté et celles de ceux qui ont faits comme moi, tu ne serais pas là, les humains n’existeraient sans doute plus et laisses-moi te rappeler leur chemin.
Tout d’abord, à ton âge, je ne croyais déjà plus en l’Humanité dans le sens où malgré les possibilités de changement de mode de vie vers « un monde meilleur », les êtres humains ou plutôt leur dirigeants, gouvernements et entrepreneurs confondus, ne voulaient pas que ça change car, pour eux, le changement était synonyme de perte de pouvoir, de richesse et de confort intellectuel.
C’est au début du XXIième siècle que j’ai senti que tout allait dérailler.
Le Pétrole se raréfiait, devenait de plus en plus cher, déclenchant des guerres d’intérêt aussi stupides que toutes celles de notre Histoire. Cette énergie a fait le malheur de l’Homme par son utilisation puis sa disparition. Or, au lieu de passer à d’autres énergies plus saines et ancestrales telles que l’eau, le vent, la lumière, la terre ou encore l’énergie cosmique ; les humains se sont obstinés jusqu’ au bout dans leur bêtise mais surtout par peur de voir leur système s’effondrer.
Dès lors, à la dernière goutte de pétrole en 2056, l’air proche des villes était devenu irrespirable, la population avait déjà baissé de moitié par rapport à 2008 à cause de l’accélération du réchauffement planétaire, des multiples guerres sanguinaires pour le contrôle des carburants mais aussi et surtout à cause de cette satanée maladie qui a tout ravagée. Si je m’alarmais solitaire de cette dégénération humaine ; j’éprouvais cependant le sentiment qu’on devait en passer par là ; que ma théorie sur la force de la Nature allait se mettre en marche. C’est bien ce qui arriva et elle avait déjà commencé avec le Tsunami du tout début du XXIième siècle.
Ce dernier fut au départ perçu de différentes manières : certains y voyaient une vengeance de dieu répondant à l’attentat du World Trade Center de 2001, d’autres y virent une simple catastrophe naturelle issue de l’évolution de la planète. Ce qui fut le plus frappant, c’est que les hommes ont oublié cet événement aussi vite que la vague a déferlé sur les plages d’Asie et d’Afrique.
C’est le vice de l’Homme d’attendre d’être vraiment dans l’embarras pour réagir.
_ « Oui ! Mais si un mouvement révolutionnaire avait su changer les choses, nous n’aurions pas eu tous ces morts ! »
_ « Il était déjà trop tard à l’époque, le mécanisme naturel avait démarré et continua avec le cyclone qui s’abattit sur la côte des U.S.A. et que certains considérèrent tout de même comme une réponse de dieu à la guerre engagée en Irak… Ensuite, il y eut les trois plus grands tremblements de Terre jamais enregistrés des années 2010 au Japon, en Chine et aux USA, tuant plus de 6 millions de personnes, mais aussi les 2 Tsunamis de 2016 et 2018 causant la destruction d’une grande partie de l’Indonésie et j’en passe… Tout cela n’a même pas fait réagir les Hommes. Ces derniers n’ont pas eu l’instinct de stopper toutes activités nucléaires malgré les nombreuses crises provoquées par la fuite de réacteurs que les catastrophes naturelles avaient affablies »
_ « Mais, J’ai entendu dire que la guerre était nécessaire pour sortir l’Irak de la dictature… » me relança mon petit-fils.
_ « Elle était surtout nécessaire aux U.S.A. pour satisfaire leur grande consommation de Pétrole et avoir main mise sur les puits de l’Irak. D’ailleurs, les guerres qui ont suivies, ont été causées par ce même satané carburant. Quand La Russie a découvert en 2051 le dernier gisement de pétrole au Monde, on a vu La Chine et les U.S.A. s’allier militairement contre la Russie pour s’accaparer cette trouvaille miraculeuse. C’est ainsi que plus de la moitié de la population russe et 1/8 de la chinoise ont été décimée à coup de missile… Juste pour 5 petites années de consommation de pétrole monopolisée par deux états.
Les peuples des autres pays ultra développés sont entrés dans des guerres civiles et essentiellement urbaines sans précédents. Chacun s’autorisant à tuer pour une goutte d’or noir ou une goutte d’eau. Les forces de l’ordre furent dépassées et ne pouvaient intervenir efficacement puisque, fonctionnant à l’essence, leurs véhicules étaient attaqués et siphonnés…
Quand le pétrole fut enfin épuisé, le chaos social et humain continua allègrement sa course.
Les cimetières de ferraille se sont multipliés, polluant avec eux les terres et les rivières à proximité.
_ « A ce moment-là Papy, tu aurais pu intervenir, non ? »
_ « J’avais effectivement pensé revenir vivre en société mais vu l’anarchie qui y régnait, j’ai préféré attendre que tout cela se calme. Mais rien ne s’est calmé et tout s’est aggravé. Les Hommes avaient bien trouvé d’autres carburants plus écologiques depuis longtemps mais ils se sont entêtés à aller au bout de l’ère du pétrole sans ménager leur sauvagerie. Après la tempête et un peu de temps, le calme est revenus mais ils n’ont encore pas assez réfléchi et ont reproduit la même bêtise qu’avec le Pétrole – la surconsommation reprenait de plus belle. Répondant aux obligations « ancestrales » de productivité, de fluidité des échanges, de mondialisation, ils n’ont pas ralenti la cadence bien au contraire puisque l’utilisation de carburant écologique légitimait leurs actions.
On entendait les entrepreneurs et les particuliers dirent : « Ne vous inquiétez pas, désormais, nous avons compris et n’utilisons que des carburants sains pour la planète et l’Homme. » Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que l’utilisation d’éco-carburants nécessitait une production agricole massive à l’échelle planétaire. Les Chinois, seuls, avec leur forte population, l’avaient pressentit et s’étaient, dans la facilité et la bêtise, orientés vers la production d’énergie nucléaire de masse. On connaît le sort qui en advint : une fuite dans la plus grande central, après le grand tremblement de terre de 2062, a décimé la moitié de leur population.
Quant aux autres, leur production agricole intensive utilisant de nombreux pesticides et amendements chimiques dits « inoffensifs » associée à la démocratisation de la production d’Organisme génétiquement modifié ont causé encore plus de dégâts. Lors de la première décennie, le Monde entier ou du moins ce qui en restait, se réjouissait de ce nouveau mode de vie plus écologique… On respirait déjà mieux, le réchauffement planétaire ralentissait légèrement et tous avaient retrouvé une vie à peu près normale. Personne ne vit venir ce qui allait nous amener où nous en sommes aujourd’hui : La maladie de la touche. »
_ « Mais, papy, tu n’as pas eu envi à ce moment-là d’aider les autres dans leur souffrance ? »
_ « Pourquoi faire mon enfant, choper cette cochonnerie et la ramener dans notre village de survie humaine ? »
_ « Tu aurais pu te protéger contre cette maladie et soigner les gens ! »
_ « Je te rappelle que les gens atteint de la touche ne pouvait en guérir et il était beaucoup trop dangereux de se mettre en contact avec les malades tant la contagion était puissante… Je te rappelle qu’un simple contact de la maladie avec la peau te contaminait et t’achevait en 10 jours. »
_ « Mais, Papy, les gants et les masques existaient ! »
_ « J’aurais selon toi circuler dans les zones infestées, risquer d’être atteint par la Touche pour sauver quelques âmes qui m’avaient jadis rit au nez avec mes élucubrations. Non, nous avions ta grand-mère, moi et notre entourage décidés de rester à l’écart et de préparer l’avenir. Nous nous interdisions tout contact avec des venues étrangères dans notre contrée montagnarde. Regarde ! ton oncle tony qui vivait ici, médecin et spécialistes, n’y tenant plus par sensibilité humaniste, n’a-t-il pas succomber de cette maladie dévastatrice en tentant de sauver les gens. »
_ « Oui ! Mais au fait, Papy, connaît-on aujourd’hui l’origine de cette maladie ? »
_ « Beaucoup de maladies tel que le SIDA fin XXième et début XXIième siècle sont restées des énigmes… Pour la Maladie de La Touche, j’ai ma petite idée que m’avait expliquée un ami scientifique qui était venu nous rejoindre avant ce fléau pour comme il le disait aussi, tenter de préserver ce qui restait de l’Humanité… Tu as d’ailleurs dû voir ses œuvres à la bibliothèque du village, bon nombre de ces théories historiques et scientifiques y sont. C’est par exemple, lui, qui a écrit « La fuite comme moyen de survie ou comment sauver L’humanité décadente ! »
_ « Ah ! John LIEMES. L’apologie de la passivité. Dans lequel de ses livres, peut-on alors connaître l’origine de cette maladie ? »
_ « Aucun, mon enfant. Il avait pour principe de n’écrire qu’avec certitude or sa théorie sur l’origine de cette maladie n’était qu’une hypothèse. »
_ « Et quelle était-elle ? »
_ « Il était parti des faits historiques. Pour lui, le Sida, maladie sexuellement transmissible était apparue après la libération sexuelle des années 1960-1970. Il pensait que le Sida avait été inventé par un scientifique aux ordres d’un état qui ne voulait pas que l’Homme se complaise dans la sexualité et en oublie alors de servir la nation par le travail… Il énonçait cependant aussi l’hypothèse d’une intervention divine furieuse de constater la nouvelle décadence mondiale. Après tout, disait-il, le Sida serait apparu sur un singe d’Afrique, berceau de l’Humanité ; la coïncidence lui paraissait trop grande pour une explication uniquement cartésienne. Il riait toujours en parlant de cela. Il restait scientifique mais reconnaissait l’inexpliqué.
Pour La maladie de la Touche, John LIEMES avait des sources plus certaines et plus fiables qu’il ne me révéla que succinctement. Il avait travaillé dans un laboratoire génétique. Il pensait et « savait », disait-il, que les Hommes ; ayant modifié génétiquement nombre d’espèces végétales pour qu’elles résistent aux parasites et ainsi éviter l’utilisation de pesticides et autres polluants, avaient obligé les maladies à muter à une vitesse incroyable sur l’échelle géologique. Pour survivre et résister aux conditions atypiques et contre nature qu’on leur imposait, dans leurs essais de mutation, les parasites, les virus et autres bactéries ont donné naissance à de nouveaux spécimens plus adaptés, plus petits, moins repérables, plus virulents et résistants voir mutant continuellement, et pour l’un d’entre eux atteignant l’Homme : Le Virus de la Touche… Transmissible par le simple toucher d’un contaminé… touchant l’Homme, le cochon, le singe et le dauphin, ce dernier ayant été épargné cependant par son immersion océanique. Enfin, tu connais la suite, mon garçon ! »
_ « Mais ton John LIEMES, papy, il n’a pas essayé de trouver un vaccin ! »
_ « Non ! Il était en charge, dans les années 2050, des transformations génétiques du Colza pour l’Etat français et avait insisté avec des collègues sur les dangers de produire des OGM trop résistants aux maladies pour leur part de plus en plus virulentes.
Ils avaient remarqué les mutations anormales et extraordinaires de certaines maladies qu’ils disaient « presque intelligentes ».
L’Etat et les grands entrepreneurs pseudo écologistes restaient sourds et John était venu nous rejoindre après la mort de deux de ses collègues… Lui, avait cesser de protester assez tôt et avait doucement préparer sa fuite dans notre refuge à l’abri des regards et des dangers. Deux ans après son arrivée ici, la Maladie de La Touche apparût et décima, comme tu le sais aujourd’hui, en 20 ans les 9/10 de la Population mondiale, ne laissant que quelques 200 000 isolés épargnés de la Touche. »
_ « Ils n’en restent désormais plus que 150 000, grand père. »
_ « Alors nous devons être vigilants et attendre encore le temps que la nature reprenne ses droits sur les terres infectées. Nous constaterons les dégâts totaux plus tard… En attendant, peux-tu aller chercher des potirons et des carottes dans le jardin, je ferais bien une soupe pour ce soir ! »
_ « D’accord Papy et tu me parleras encore de l’autre Monde et de Maman aussi… Mais laisses-moi avant te poser une dernière question… Combien de temps doit-on attendre ?
_ « Disons, environ une cinquantaine d’année, mon garçon ! Attendons éventuellement que la Nature nous fasse un signe comme le retour d’un papillon inconnu de nos terres… »
_ « Comment allons-nous faire maintenant ? »
_ « Comment ça comment allons-nous faire ? Pourquoi toutes ces questions, d’abord ? »
_ « Eh bien ! Ce sont les gens du village, qui te considèrent désormais comme le chef ; ils attendent que tu les guides, leur montres le chemin à suivre pour ne pas faire les mêmes erreurs et ; ainsi, tout reconstruire pour un bel avenir ? »
_ « Ah ! Je pense qu’il ne faut rien faire et rien reconstruire désormais, vivre simplement sans autre objectif que de vivre, manger, respirer, boire, reproduire, rire, rêver et aimer dans l’absolu tout ce qui nous entoure… avec pour seule loi le respect et pour seule religion l’Humour et l’Amour… »